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La personne qui vit des difficultés refuse toute l’aide qu’on lui propose, que faire?

  • 9 min

Soutenir quelqu'un avec un trouble de santé mentale qui refuse de l’aide : découvrez des conseils pratiques et empathiques pour gérer cette situation délicate.

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Lorsqu’une personne qu’on aime vit des difficultés, mais refuse l’aide qu’on lui propose, on passe par toutes sortes d’émotions. C’est normal de se sentir impuissant et de vivre de l’incompréhension. On se demande ce qu’on peut faire concrètement. Voici des pistes de solution à découvrir.

Vivre aux côtés d’une personne ayant un trouble de santé mentale peut être une expérience complexe et déroutante. Lorsque cette personne refuse catégoriquement toute forme d’aide, cela peut ajouter une dimension supplémentaire de problèmes pour les proches. Comment agir dans de telles situations délicates? Comment offrir un soutien tout en respectant les limites de la personne concernée? Ce texte explore ces questions en abordant l’histoire de Pierre, père d’Anna. Anna a reçu un diagnostic de trouble de santé mentale il y a quelques années et avait, elle aussi, refusé toute l’aide proposée. Au fil de ce texte, des conseils pratiques sont proposés pour guider l'entourage dans cette difficile réalité.

Comprendre le refus d'aide

La première étape cruciale est de comprendre que le refus d’aide ne reflète pas nécessairement un rejet personnel. Les personnes vivant avec un trouble de santé mentale peuvent éprouver une variété de sentiments tels que la peur, la méfiance ou même la croyance erronée qu’elles peuvent gérer seules leur situation. La stigmatisation entourant les troubles de santé mentale peut également contribuer au refus d’accepter de l’aide. Que votre être cher vous mentionne ses raisons de refus ou pas, rappelez-vous qu’il a sa propre réalité. Ce qu’il vit est réel pour lui. Rappelez-vous que ce n’est rien de personnel contre vous.

« Le trouble de santé mentale a bouleversé notre vie. Quand le diagnostic est tombé, Anna a rejeté toute aide, créant un abîme entre nous. Les professionnels, la famille, tout était repoussé. Chaque tentative était une porte fermée. Ma première réaction fut le désespoir et ensuite la colère : on se sentait rejetés, comme si on n’était pas dignes de confiance selon Anna. Avec le temps et bien du travail, j’ai fini par comprendre que c’était son combat, pas le mien. Au lieu de forcer des solutions comme je le faisais, j'ai opté pour l’écoute. C’est là que j’ai réalisé qu’Anna avait peur, pas seulement de sa réalité altérée, mais de perdre le contrôle sur sa vie. »

Établir une communication ouverte

La communication, dans le contexte délicat d’une personne confrontée à un trouble de santé mentale et refusant toute aide, revêt une importance cruciale. Construire un espace de dialogue ouvert et dénué de jugement devient essentiel pour établir un lien significatif malgré les difficultés. La création de cet espace sûr requiert une délicatesse particulière; délicatesse que vous apprendrez avec l’expérience. Il s’agit de fournir un environnement où votre être cher peut exprimer librement ses pensées et ses émotions, sans craindre d’être évalué ou critiqué. Dans cette dynamique, la clé réside dans l’évitement des reproches, du ton accusatoire ou même de la formulation de conseils, qui pourraient générer une résistance supplémentaire.

Au lieu de cela, adoptez une approche empathique, cherchant à comprendre les sentiments de votre être cher sans jugement. Sans tenter de valider les hallucinations ou confronter la réalité déformée de votre être cher, vous pouvez valider ses émotions. Même si elles semblent déconcertantes, rappelez-vous que la réalité de votre être cher est vraie pour celui-ci. En validant ce qu’il ressent, vous vous assurez de la possibilité de renforcer la confiance et d’encourager une ouverture à la communication. La patience est essentielle dans ce processus, car il peut demander du temps avant que votre être cher se sente en confiance pour partager ses pensées.

Une communication ouverte, basée sur la compréhension et le respect, peut servir de pont vers une collaboration constructive!

De plus, lorsqu’on parle de communication ouverte, n’oubliez pas que ça va dans les deux sens : vous aussi devez vous exprimer! En exprimant ses propres problèmes et émotions, on crée un espace de compréhension mutuelle. Cette ouverture personnelle peut encourager votre être cher à se sentir moins seul et à être plus enclin à partager ses propres préoccupations. Parler de sa vulnérabilité renforce le lien émotionnel et encourage une communication plus profonde et sincère. Parfois, le simple fait de savoir que quelqu’un est là peut être réconfortant pour une personne en difficulté.

« On l’oublie souvent, mais une grande partie de la communication passe par l’écoute. Tout d’abord, j’essaie d’éviter les reproches et les conseils le plus possible. On va se le dire, personne n’est parfait : je m’échappe encore et Anna me le fait remarquer! Mais une chose est certaine, je tente de privilégier l’empathie. Les mots pouvaient être rares au début, mais je restais là, disponible. Petit à petit, Anna a commencé à partager ses inquiétudes, ses peurs. La communication, bien que difficile, est devenue un fil tendu entre nous. Elle savait qu’elle pouvait s’exprimer sans crainte de jugement. Ma porte lui était ouverte au besoin et elle le savait. »

Éduquer et sensibiliser

Il est également important de bien comprendre le trouble de santé mentale auquel l'entourage est confronté. Commencez par apprendre vous-mêmes sur ce trouble : informez-vous auprès de professionnels de la santé, de sites Internet fiables ou échangez avec des personnes ayant un vécu semblable. Cette démarche délicate favorise une compréhension mutuelle dans l'entourage et vous permettra de gagner un certain sens de contrôle sur la situation. De plus, apprendre permet de combattre la stigmatisation souvent associée aux troubles de santé mentale. Petit à petit, tentez de partager ces nouvelles connaissances avec douceur et respect si votre être cher est ouvert. Pour votre être cher, la connaissance peut renforcer la confiance en soi et mener, éventuellement, à une acceptation plus sereine de l’aide.

« Désorienté par le refus obstiné d’Anna, j’ai décidé d’apprendre moi-même sur le trouble de santé mentale. J’ai consulté des documents sur des organismes en ligne spécialisés sur le trouble de santé mentale et j’ai même suivi une formation gratuite sur la santé mentale. Plus j’apprenais, plus je me sentais en contrôle par rapport aux défis que nous avions à relever. Lorsqu’Anna accepte de répondre à mes appels, mais parle peu, je partage avec elle ce que j’apprends, espérant éclairer notre compréhension commune. Bien que les premiers échanges étaient difficiles, mes efforts ont permis d’établir une communication plus ouverte. Partager des connaissances a été notre moyen de briser le silence, et aujourd’hui, bien que le chemin soit toujours complexe, il est éclairé par une compréhension partagée. »

Explorer des options créatives

Sans mettre l’accent sur la recherche d’aide à chaque jour, vous pouvez continuer à travailler en ce sens. Lorsque votre être cher vous semble calme et ouverte, parlez de l’importance de l’aide des experts qui peut jouer un rôle crucial dans l’amélioration de la qualité de vie. Vous pourriez même proposer à votre être cher de l’accompagner à ses premiers rendez-vous afin de diminuer le stress pouvant y être associé.

Parfois des approches complémentaires à la médication ou à des traitements conventionnels peuvent être plus acceptables pour la personne qui vit avec un trouble de santé mentale : c’est toujours mieux que rien du tout. Proposez des activités qui favorisent le bien-être mental, comme la méditation, l’art-thérapie, ou l’activité physique. Ces méthodes peuvent être perçues comme moins intrusives et peuvent contribuer positivement à la santé mentale. Un pas à la fois.

« Ma fille a toujours aimé le sport. Avec mes encouragements et bien de la patience, j’ai su l’aider à réintroduire le sport dans sa vie. Nous avons rejoint une communauté locale de joggeurs. Les bienfaits du sport sur la santé mentale sont importants; ça ne remplace pas son traitement médical bien sûr, mais courir est devenu une échappatoire où elle peut canaliser son énergie. On a observé que cette activité régulière a apporté une stabilité émotionnelle et un sentiment d’accomplissement chez Anna. Le mois dernier, elle a couru son premier 10 km. Toute la famille est allée l’encourager, ce fut l’un de nos plus beaux moments! Ça nous a aussi rappelé qu’Anna est plus que sa maladie. »

Prendre soin de soi comme proches

Dans la complexité de soutenir un être cher, la préservation de votre bien-être émotionnel est une priorité. Il est essentiel de maintenir un équilibre entre le soutien que vous offrez et le respect de vos propres limites. Établissez des limites claires. Cela protège non seulement votre santé mentale, mais renforce également votre capacité à aider de manière durable.

Si votre être cher refuse systématiquement l’aide, ce n’est pas sans espoir : VOUS pouvez aller chercher de l’aide pour VOUS!

Plusieurs services s’offrent à l'entourage. Il est tout à fait approprié et nécessaire de chercher du soutien pour vous-même. De nombreux services sont disponibles pour les personnes confrontées à ces difficultés : groupes de soutien entre proches, professionnels de la santé et ressources communautaires peuvent vous offrir le soutien dont vous avez besoin pour naviguer à travers les moments difficiles. Rappelez-vous que reconnaître votre propre vulnérabilité et chercher de l’aide est une force et un acte très courageux. En plus de vous aider dans votre propre cheminement vers le rétablissement, cela vous permettra d’être un soutien plus solide et plus efficace à long terme pour votre être cher.

« Après quelques années à me sentir seul, j’ai décidé de rejoindre un groupe de soutien entre parents offert à l’organisme pour les proches de ma ville. Bien que j’avais des préjugés au début, j’ai découvert un espace où des individus partagent leurs expériences, leurs peurs et leurs stratégies pour soutenir leurs êtres chers confrontés à un trouble de santé mentale. Les histoires partagées m’ont apporté de la compréhension, de la compassion et, surtout, une lueur d’espoir. Ce réseau de parents partageant des expériences similaires a joué un rôle vital dans ma propre résilience, renforçant ma capacité à soutenir Anna. »

Intervenir en cas de crise

S’il y a un danger important et immédiat pour votre être cher ou pour les autres, il est crucial d’intervenir rapidement AVEC ou SANS le consentement de votre être cher. Contactez les services d’urgence si nécessaire. Si le danger n’est pas immédiat, certaines mesures légales existent pour obliger la personne à consulter contre son gré dans des situations exceptionnelles. L’organisme dédié aux proches de votre région peut vous renseigner. Gardez à l’esprit que la sécurité est la priorité absolue, même si cela signifie prendre des mesures contre la volonté de votre être cher.

Accompagner une personne vivant avec un trouble de santé mentale lorsque celle-ci refuse toute aide est un défi délicat pour tout l'entourage. La patience, la compréhension et l’amour sont des éléments clés dans cette démarche. Bien que le refus d’aide puisse être décourageant, il est essentiel de persévérer et de maintenir un lien avec votre être cher tout en respectant vos limites. Ensemble, avec un soutien adéquat, il est possible de progresser vers une amélioration de la santé mentale et du bien-être général de tout le monde.

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