S'impliquer dans le rétablissement
S'impliquer dans le rétablissement
Apprenez comment participer au rétablissement de votre être cher : explorez les défis et les stratégies pour l'accompagner dans son parcours vers le rétablissement.
Accompagner un être cher dans son rétablissement engendre des dilemmes et des questionnements. Heureusement, vous avez du pouvoir sur votre parcours en établissant vos priorités et vos limites. Pour vous aider à déterminer vos pistes d’action et faire vos choix, voici quelques options.
- Discutez franchement avec votre être cher de votre implication dans son rétablissement.
- Évaluez le temps que vous allez lui consacrer.
- Analysez ce que vous êtes capable de faire de façon réaliste.
- Consultez les autres membres de l'entourage au sujet de la répartition de certaines tâches.
- Confiez-vous à une personne en qui vous avez confiance.
- Soyez à l’écoute de vos besoins et à vos heures de sommeil.
- Soyez patient et indulgent envers vous-même.
- Ne négligez pas votre santé.
- Explorez les différents services qui peuvent être mis à votre disposition, pour vous et pour votre être cher.
- Contactez votre groupe membre de CAP santé mentale pour un rendez-vous, sans obligation d’engagement de votre part.
Il s’agit ici de 10 suggestions dont certaines sont plus difficiles que d’autres à appliquer dans votre quotidien. Donnez-vous la chance d’essayer, car l’expérience démontre que vous allez finir par voir émerger des solutions que vous n’auriez pas imaginées avant de les expérimenter.
Du désespoir à l’espoir
Avant de se rétablir la plupart des personnes passent par une période de désespoir, et par ricochet, l'entourage aussi. On énumère ici les principaux éléments qui conduisent à ce désespoir. Tous ces facteurs agissent en interaction les uns avec les autres1.
- La stigmatisation et l’autostigmatisation (intérioriser les préjugés à l’égard d’un trouble de santé mentale)
- La discrimination sous forme de distanciation sociale et d’interactions négatives avec l’entourage (amis, professionnels, famille)
- La solitude
- L’impuissance
- L’absence de demande d’aide
- La perte de connexion avec les autres, et avec soi-même
- L’insatisfaction vis-à-vis des services
- Une expérience négative de traitement (effets secondaires, professionnels qui ne croient pas au rétablissement, etc.)
- La consommation de substances
- Le secret
- La honte
Pour passer du désespoir à l’espoir, une série de facteurs sont importants à considérer, dont avoir accès aux éléments énumérés ci-dessous.
-
ressources de base
logement, nourriture, revenu, soins de santé
-
activités et rôles significatifs
-
soutien social
pas seulement en recevoir, mais pouvoir en donner
-
relations avec des professionnels
orientés vers le rétablissement
-
soins collaboratifs et centrés sur la personne
-
pairs aidants
qui ont vécu le rétablissement et qui peuvent ainsi servir de modèle
Tout ceci implique par ailleurs l’acquisition de compétences de bien-être (adopter de saines habitudes de vie), d’accepter le trouble mental comme faisant partie de sa vie et avec lequel on doit composer (attention, ceci ne veut pas dire résignation!). Il importe également que la personne prenne conscience de la responsabilité qui lui incombe dans son processus de rétablissement. Cette responsabilité personnelle représente la motivation, la volonté et l’habileté à faire des choix qui contribuent à son rétablissement et non qui l’entravent. Cette motivation peut être renforcée par l’attitude positive de l’entourage de la personne et les possibilités qui se dressent devant elle.
Les bénéfices de s'impliquer dans le processus de rétablissement
Toutes les études qui ont été réalisées démontrent que l’engagement des proches dans le processus clinique engendre de grands bénéfices pour tous : la personne, les cliniciens et les familles sont gagnants. Il a été prouvé que lorsque l’accompagnement est adéquat, les bénéfices suivants sont observés :
- diminution des taux d’hospitalisation et de rechute;
- amélioration de l’adhésion aux choix de traitement;
- augmentation des taux de récupération;
- diminution de la participation au système de justice pénale;
- économies pour les systèmes de santé mentale et de dépendance.
Petits conseils pour faire équipe avec votre être cher
- Parlez ouvertement de la possibilité de vous engager dans le suivi de son traitement.
- Si votre être cher est d’accord, demandez-lui d’en aviser l’équipe traitante.
- Rassurez votre être cher concernant votre degré d’implication (principales informations pour comprendre son problème).
Si votre être cher refuse que vous participiez à son suivi, il ne faut pas vous sentir exclu; il a le droit et vous devez respecter son cheminement. Dans un tel cas, il est important d’établir vos limites et de clarifier avec votre être cher les règles qui permettront une saine communication entre vous.
Rappelez-vous que la notion de confidentialité et le secret professionnel auxquels sont tenus les différents intervenants ne briment pas votre droit de transmettre de l’information (ex. : vos observations sur les attitudes et comportements de la personne) et d’en recevoir de leur part sur tous les aspects qui ne sont pas confidentiels (ex. : symptômes de la maladie, conseils pratiques sur la façon de réagir face aux comportements difficiles de votre proche, services dispensés dans l’établissement ou dans la communauté), ou des propos mettant à risque votre sécurité. Concernant ce dernier aspect, les professionnels sont tenus par la loi de les divulguer pour vous protéger.
Établir votre plan de match
Il n’y a pas de recette magique, ni parfaite pour accompagner quelqu’un dans le besoin. À la base, il y a votre volonté, celle de votre être cher et celle des professionnels. Mais au-delà de l’ouverture des uns et des autres, il faut considérer que les gens proviennent de milieux et d’univers différents, qu’il y a un processus d’adaptation à faire de part et d’autre. Ayant en tête ces constats, établissez votre plan de match pour réunir les conditions gagnantes afin de faire partie de la solution.
1. Prenez rendez-vous
Prenez rendez-vous avec le groupe membre de CAP santé mentale le plus près de chez vous afin d’expliquer votre situation et de vérifier si l’offre de services du groupe est en concordance avec vos besoins.
2. Discutez et partagez avec votre être cher
Lorsque la situation est favorable, discutez et partagez avec votre être cher sur l’aide que vous pouvez apporter. En tout temps, respectez sa décision d’accepter ou de refuser votre participation.
3. Discutez avec l'équipe de soins
Discutez avec le professionnel responsable du suivi de votre être cher des bénéfices encourus de votre engagement possible; il saura peut-être influencer positivement votre être cher.
- Vous pouvez aider à maintenir l’alliance thérapeutique.
- Vous êtes une source d’information sur l’évolution de votre être cher.
- Vous pouvez reconnaître les signes précurseurs d’une rechute.
- Vous êtes une source positive de motivation.
- Vous reconnaissez à votre être cher son droit à la confidentialité sur les aspects de sa vie personnelle et affective.
4. Prenez des notes
Mettez sur papier les renseignements que vous allez partager lors de la rencontre avec le professionnel et préparez vos questions. En fonction de la volonté ou non de votre être cher, il est possible que les réponses du professionnel à vos questions soient d’ordre général.
Sources et notes
-
1 Ces facteurs de désespoir et d’espoir ont été établis par des chercheurs qui ont fait un résumé de plusieurs études impliquant des milliers de personnes directement concernées par les services de santé mentale. Source : Dell, N.A., Long, C. et Mancini, M.A. (2021). Models of mental health recovery: An overview of systematic reviews and qualitative meta-syntheses. Psychiatric Rehabilitation Journal, 44(3), 238 253.
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