Comprendre les voix
Comprendre les voix
Découvrez comment comprendre et accompagner un être cher qui entend des voix. Explorez les méthodes de soutien et les groupes dédiés pour améliorer leur bien-être.
Ce contenu n'est pas disponible, car certains cookies sont bloqués.
En cliquant sur ce lien, vous consentez à ce que Youtube puisse récolter des données sur vous à des fins de ciblage. Le contenu de la vidéo sera affiché.
Est-ce possible de comprendre le sens des voix qu’entend votre être cher? Depuis qu’il a reçu un diagnostic de schizophrénie, vous êtes convaincu que seule une médication antipsychotique pourrait atténuer ou faire cesser ces « symptômes ». Mais éliminer les voix, sans en comprendre le sens, est souvent contre-indiqué, car les personnes créent une relation avec leurs voix et leur disparition peut être vécue de façon dramatique.
Il importe de savoir que ce phénomène ne concerne pas uniquement les personnes vivant avec la schizophrénie et qu’il est assez répandu dans la population générale.
Nous exposons dans ce texte des faits qui nous permettent de croire qu’il est possible de comprendre le sens des voix. Mais pour ce faire il importe de ne plus avoir peur d’en parler avec votre être cher et d’accepter l’aide de votre entourage professionnel, amical, familial.
Parmi cette aide, votre être cher pourrait participer à un des groupes de soutien exclusivement dédiés aux personnes qui entendent des voix et qui ont été mis sur pied depuis plus d’une vingtaine d’années1 dans plusieurs organismes communautaires du Québec, mais aussi dans des établissements publics de santé mentale. Consultez ce lien pour connaitre le groupe situé à proximité de votre domicile.
Doit-on craindre de parler des voix avec les personnes qui en entendent?
Vous croyez qu’on ne devrait pas parler des voix avec les personnes qui ont un trouble de santé mentale? Vous avez entendu dire que la personne pourrait vivre une rechute psychotique si on parle de ses voix avec elle? Nous allons tenter de démystifier ces croyances, car non seulement les voix ont un sens et une origine pour la personne, mais parler de ses voix peut être un exercice libérateur pour elle, mais également pour vous. Bien entendu si la personne est en crise, on attendra un moment plus propice pour échanger avec elle sur le sens de ses voix.
Est-ce un phénomène répandu?
Contrairement à une croyance populaire, un nombre assez important de personnes de la population générale, sans diagnostic, entend des voix. Une vaste compilation d’études incluant plus de 84 000 personnes est arrivée à la conclusion que près de 10 % d’entre elles entend des voix avec une prévalence plus élevée chez les enfants (12,7 %) et les adolescents (12,4 %)2.
Cependant on rencontre une proportion beaucoup plus élevée chez les personnes ayant reçu un diagnostic psychiatrique. Par exemple une étude internationale auprès de plus de 1 000 personnes vivant avec la schizophrénie, a montré une proportion de personnes qui entendent des voix de l’ordre de 74,9 % variant selon le contexte culturel3. Il s’agit par ailleurs du type d’hallucinations le plus fréquent. Les autres formes rencontrées dans cette étude sont visuelles (39,1 %), somatiques, c’est-à-dire dont les sensations sont senties dans le corps (39,1 %), tactiles, olfactives et gustatives (de 1,3 à 6,6 %).
Est-ce que tous les enfants et adolescents entendant des voix développeront une psychose?
Selon la regrettée Sandra Escher, une spécialiste de l’étude des voix chez les enfants et les adolescents, seul un petit nombre d’entre eux développeront un trouble psychotique bien qu’a priori le risque serait plus élevé4. Cette dernière, dans le cadre de ses études doctorales, a suivi 80 jeunes pendant une période de trois ans. Elle a fait ressortir l’importance d’une intervention précoce auprès d’eux, car à la fin de son étude, 60 % des jeunes n’entendaient plus de voix alors que près de la moitié de son échantillon n’était pas suivi par des services de santé mentale5.
Pourquoi?
Parce que dans le cadre de cette intervention précoce, on axait sur l’acceptation des voix comme étant réelles et on explorait les problèmes à l’origine de l’expérience de ces jeunes en la normalisant, c’est-à-dire en leur disant que c’était normal de vivre un tel phénomène après avoir vécu un événement traumatisant, car 86 % d’entre eux avaient vécu un tel événement, et pour certains d’entre eux, plusieurs événements traumatisants.
Un enfant qui entend des voix en contexte scolaire peut indiquer qu’il y a un problème dans ce milieu qu’il est essentiel d’évaluer : vit-il de l’intimidation? Quelles émotions ressent-il par rapport à l’école? de la peur intense, de l’anxiété? Les voix provoquent-elles la même peur6? C’est en posant ce type de questions qu’on pourra par la suite comprendre et valider l’expérience de son enfant.
L’importance d’une réaction calme de l’entourage
Donc l’importance d’une réaction calme de la part de l’entourage prend ici tout son sens. Si vous êtes le parent d’un jeune enfant qui entend des voix, vous pouvez jouer un rôle important pour éviter que cette situation ne s’aggrave : en écoutant votre enfant, en cherchant l’origine de l’apparition des voix avec lui, en restant calme et en normalisant son expérience. Selon Sandra Escher (2012), en considérant l’événement traumatique ou le problème comme étant une cause potentielle de l’apparition des voix, cela permettra à l’enfant de composer avec celles-ci. Alors sa relation avec les voix changera et son développement ne sera plus compromis, c’est-à-dire que le risque de développer une psychose sera d’autant réduit.
Il ne faut pas confondre par ailleurs le phénomène des voix chez les enfants avec l’ami imaginaire que certains se créent. L’ami imaginaire fait partie du développement normal des enfants.
Bien entendu si votre être cher a commencé à entendre des voix à un âge plus avancé alors qu’il vit un épisode de désorganisation psychotique, une consultation médicale ou professionnelle est nécessaire.
Entendre des voix concerne-t-il uniquement les personnes vivant avec un trouble psychotique?
On croit à tort que seules les personnes expérimentant une psychose ou ayant un diagnostic de schizophrénie entendent des voix. Mais des études récentes ont montré que ce phénomène existe pour d’autres types de troubles psychiques et même, comme on l’a mentionné plus haut, chez des personnes n’ayant aucun diagnostic7. Selon Paulik et al. (2019), les diagnostics les plus communs où des hallucinations auditives (HA) sont présentes incluent le trouble de stress post-traumatique, certains troubles de la personnalité, dont le trouble de la personnalité limite, le trouble bipolaire, les troubles des conduites alimentaires, mais aussi des conditions neurologiques comme la maladie d’Alzheimer.
Par exemple des chercheurs ont comparé des personnes ayant un trouble schizophrénique à d’autres présentant un trouble de la personnalité limite qui entendent des voix et ils ont démontré que leur expérience était similaire8.
La raison est que les HA ont été traditionnellement largement étudiées chez des personnes présentant un trouble schizophrénique parce qu’une des caractéristiques de ce trouble est justement le fait d’expérimenter des HA. Alors la majorité des chercheurs et des cliniciens se sont attardés uniquement sur cette condition sans investiguer cette possibilité pour d’autres troubles psychiques ou encore de les considérer comme des pseudo-hallucinations.
Par ailleurs les voix sont persistantes malgré la prise de médicaments antipsychotiques, ce serait le cas de 25 à 50 % des personnes9. Aleman et Larøi (2009) mentionnent que les effets spécifiques de ce type de médicament pour le traitement des HA ne sont pas très clairs. Il faut aussi être prudent concernant les jeunes et les adolescents dont les symptômes psychotiques cessent en général sans médication.
C’est pour cette raison que des équipes de chercheurs et cliniciens, surtout en Angleterre, ont mis au point il y a quelques décennies des interventions psychologiques d’inspiration cognitiviste adaptées aux personnes vivant avec un trouble schizophrénique et réfractaires à ce type de médicaments10.
Ces interventions se sont révélées efficaces, et à la lumière de ces résultats, on s’intéresse de plus en plus à des interventions psychologiques pour aider les personnes qui entendent des voix à composer avec ces voix et à en comprendre le sens.
Certaines interventions développées récemment sont d’ailleurs spécifiques aux voix sans égard au diagnostic11. C’est-à-dire qu’elles ne sont plus considérées strictement comme des symptômes psychotiques, mais comme une expérience pouvant causer en soi de la détresse et porter atteinte au fonctionnement social de la personne et pour laquelle il importe d’intervenir. C’est pourquoi dans la majorité des écrits récents on ne parle plus de HA, mais de voix.
Quels types de voix votre être cher est-il susceptible d’entendre?
Les voix ont plusieurs caractéristiques, mais nous traitons dans ce texte uniquement de celles reliées aux croyances que les personnes entretiennent avec leurs voix, qui sont de quatre ordres12 :
- leur identité : connue ou inconnue
- leur visée : malveillante ou bienveillante
- le pouvoir qu’on leur accorde
- les conséquences de leur obéir ou leur désobéir
-
L’identité des voix
C’est ce que représente les voix : une personne décédée, un parent, une entité spirituelle, un individu ayant abusé de l’entendeur de voix, etc. En effet, il n’est pas rare pour une personne ayant vécu un événement traumatique, qu’une voix prenne l’identité de la personne reliée à cet événement13. L’expérience traumatique semble aussi associée à la persistance des voix14.
-
Leur visée
Elles sont divisées en deux catégories : celles qui sont malveillantes (injurieuses, menaçantes, critiques, impératives, c’est-à-dire celles qui donnent des ordres); et celles qui sont bienveillantes (conseillères, rassurantes). Selon l’équipe de Chadwick « les croyances reliées en la malveillance des voix seraient de deux types, soit qu’elles exerceraient, chez la personne, une persécution jugée non méritée, ou au contraire méritée. Dans ce dernier cas, la punition serait liée à un acte dont elle se sent coupable, par exemple un avortement. Concernant les croyances en la bienveillance des voix, elles seraient plus variées incluant des thèmes protecteurs servant de guide. Quoi qu’il en soit, la plupart des personnes entendent un mélange de voix bienveillantes et malveillantes, mais rarement neutres sur le plan émotionnel, du moins chez la population clinique »15.
-
Le pouvoir des voix
Pour les personnes qui vivent avec un trouble de santé mentale, la majorité des voix sont perçues comme étant puissantes exerçant un grand pouvoir sur leur vie. Plusieurs ont l’impression que leurs voix connaissent leur histoire, leurs pensées, leurs actions et même leur avenir!
Cela peut révéler un vécu d’impuissance relié au traumatisme qu’elles ont vécu, situation où la personne était alors dans l’incapacité d’agir. Ces voix pourraient constituer une sorte de mémoire du passé16. Leur contenu recèle alors un sens, mais que la personne peut avoir de la difficulté à aborder en raison de la peur ressentie face à ces voix qu’elle perçoit comme étant toutes-puissantes.
La recherche permet de mieux comprendre les stratégies pour composer avec les voix
L’équipe de Marius Romme, un psychiatre social des Pays-Bas, et initiateur d’un vaste mouvement international pour les entendeurs de voix, Intervoice, a effectué des recherches comparant des personnes qui entendent des voix avec ou sans diagnostic (un groupe de personnes vivant avec la schizophrénie, un autre avec un trouble dissociatif et un autre sans histoire psychiatrique et sans diagnostic). Ce dernier groupe percevait significativement moins de voix toutes-puissantes et se sentait plus en contrôle sur leurs voix17. Cependant plus de 50 % de l’ensemble de leur échantillon avaient subi des abus durant l’enfance ou de la négligence montrant ainsi le lien qui fait de plus en plus consensus entre traumatisme et voix. Ces recherches comparatives ont permis une meilleure compréhension du phénomène et contribuèrent à développer des stratégies plus efficaces pour composer avec les voix. Vous pouvez consulter ce lien pour en savoir davantage sur le mouvement Intervoice et la création de réseaux d’entendeurs de voix
-
Les conséquences de leur obéir ou leur désobéir
Plus spécifiquement pour les voix malveillantes, on croit qu’il y aurait des conséquences à obéir ou à désobéir à ses voix. Votre être cher peut croire que s’il n’obéit pas à une voix qui lui donne des ordres, il subira des conséquences négatives. Par exemple : « si tu sors ce soir, il va t’arriver un malheur! ». Il importe de mentionner que plusieurs personnes refusent d’obéir aux ordres allant à l’encontre de leurs valeurs, par exemple un ordre qui leur intimerait l’ordre de blesser une autre personne.
Ces croyances existent parce que les personnes n’interprètent pas leurs voix comme résultant de leurs propres pensées, mais les attribuent à d’autres personnes18. Dans ce contexte on peut considérer que les mêmes dynamiques des relations avec son entourage jouent dans les relations que les personnes ont avec leurs voix. « Ainsi, ces croyances reflètent une dynamique interpersonnelle qui peut être empreinte de bienveillance (des encouragements, des compliments) ou encore de malveillance (des injures, des critiques) comme dans les relations avec l’entourage que chacun d’entre nous vit »19.
En résumé
- Il est important d’échanger avec votre être cher qui entend des voix sur sa réalité, il ne faut pas avoir peur de le faire, car la peur ne fait qu’amplifier la détresse des uns et des autres.
- Parler des voix peut être un exercice libérateur pour votre être cher, mais également pour vous. Plusieurs recherches ont montré que parler des voix ne provoque pas de rechute psychotique.
- Environ 10 % de la population générale entend des voix avec une proportion plus élevée chez les enfants et adolescents.
- Une intervention précoce en validant l’expérience des enfants et des adolescents qui entendent des voix permettra de ne pas compromettre leur développement.
- Mais si ces voix apparaissent lors d’une crise psychotique à l’âge adulte, il est très important de consulter.
- Ce phénomène n’est pas exclusif aux personnes vivant avec la schizophrénie.
- Les voix ont plusieurs caractéristiques, dont celles reliées à des croyances qui nous permettent d’en comprendre le sens.
- Il existe plusieurs manières d’aider votre être cher qui entend des voix à accepter son expérience comme étant réelle et ainsi contribuer à son rétablissement.
Maintenant que vous comprenez davantage le sens des voix qu'entend votre être cher, nous vous invitons à poursuivre votre démarche en consultant le témoignage de Serge Tracy, Entendre des voix et trouver ma propre voie ainsi que le texte sur les stratégies efficaces pour composer avec les voix. Cela vous permettra de développer des stratégies pour mieux accompagner votre être cher au quotidien tout en vous sentant mieux outillé pour le comprendre.
Sources et notes
-
1 Les premiers groupes au Québec ont été mis sur pied à l’organisme Le Pavois de Québec en 2007 et en 2008. Deux études évaluatives ont été produites qui ont montré des résultats positifs de cette forme de soutien. Vous pouvez consulter les rapports de recherche à l’adresse suivante :
-
2 Maijer, K., Begemann, M.J.H, Palmen, S., Leucht, S. Sommer, I.E.C. (2018). Auditory hallucinations across the lifespan: A systematic review and meta-analysis. Psychological Medicine, 48(6), 879-888.
-
3 Bauer, S.M., Schanda, H., Karakula, H., Olajossy-Hilkesberger, L., Rudaleviciene, P., Okribelashvili, N., Chaudry, H.R., Idemudia, S.E., Gscheider, S. … (2011). Culture and the prevalence of hallucinations in schizophrenia. Comprehensive Psychiatry, 52(3), 319–325.
-
4 Escher, S. (2012). Hearing voices in children. The message of the voices. Dans M. Romme et S. Escher (dir.), Psychosis as a personal crisis: An experience-based approach (p. 104-115). Routledge, The International Society for the Psychological Treatments of the Schizophrenias and other Psychosis.
-
5 Escher, S., Romme, M., Buiks, A., Delespaul, P. et Van Os, J. (2002). Independent course of childhood auditory hallucinations: A sequential 3-year follow-up study. British Journal of Psychiatry, 181(suppl. 43), s10-s18.
-
6 St-Onge, M., avec la collaboration de B. Ngo Nkout (2017). Entendre des voix : à la recherche de sens. Les Éditions Santé mentale et société, coll. À l’affut.
-
7 Paulik, G., Thomas, N., Glasshouse, E. et Hayward, M. (2019). Being a scientist-practitioner in the field of psychosis: Experiences from voices clinics. Dans J.C. Badcock et G. Paulik (dir.). A clinical introduction to psychosis: Foundations for clinical psychologists and neuropsychologists (p. 615-635). Elsevier Academic Press.
-
8 Merrett, Z., Castle, D.J., Thomas, N., Lin Toh, W., Beatson, J., Broadbear, J., Rao, S. et Rossell, S.L. (2022). Comparison of the phenomenology of hallucination and delusion characteristics in people diagnosed with borderline personality disorder and schizophrenia. Journal of Personality Disorders, 36(4), 413-430.
-
9 Aleman, A. et Larøi, F. (2009). Hallucinations. The science of idiosyncratric perception. American Psychological Association.
-
10 Voir St-Onge (2017), op. cit.
-
11 Voir entre autres : M. Hayward, C. Strauss et S. McCarthy-Jones (2015) (dir.). Psychological approaches to understanding and treating auditory hallucinations. From theory to therapy. Routledge.
-
12 Cette conceptualisation est l’œuvre des psychologues chercheurs Paul Chadwick, Peter Trower et Max Birchwood, pionniers dans le domaine, de l’Université de Birmingham en Angleterre. Leur livre, publié en 1996, a été traduit en français sous le titre Thérapie cognitive des troubles psychotiques et paru en 2003 chez Décarie éditeur.
-
13 Hayward, M., Strauss, C. et Kingdon, D.G. (2018). Overcoming distressing voices: A self-help guide using cognitive behavioral techniques (2e éd.). Robinson.
-
14 Maijer, K., Hayward, M., Fernyhough, C., Calkins, M.E., Debbané, M. Jardri, R., Kelleher, I. Raballo, A., Rammou, A. … (2019). Hallucinations in children and adolescents: An updated review and practical recommendations for clinicians. Schizophrenia Bulletin, 45(Suppl. 1), S5-S23.
-
15 Chadwick et al. (2003, cité dans St-Onge, 2017), op.cit., p. 26-27.
-
16 Derobert, Y. (2023). Entendre des voix : de la psychiatrisation à l’émancipation. Failles. Yann Derobert est l’un des fondateurs du Réseau des entendeurs de voix (REV) de la France.
-
17 Honig, A., Romme, M., Ensink, B., Escher, S., Pennings, M. et Devries, M.W. (1998). Auditory hallucinations: A comparison between patients and nonpatients. Journal of Nervous and Mental Disease, 186(10), 646-651.
-
18 Chadwick et al. (2003, cité dans St-Onge, 2017), op.cit.
-
19 St-Onge (2017), op. cit., p. 24-25.
Avez-vous aimé ce contenu ?