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Comment communiquer avec l'équipe de soins?

  • 10 min

La communication ouverte est la clé du succès dans toute relation, dans le contexte des soins de santé mentale aussi! Votre être cher fait face à des difficultés importantes sur le plan de sa santé mentale? Il devient alors crucial d’établir une communication efficace avec l'équipe de soins pour que vous puissiez lui offrir un soutien optimal.

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Ce n’est pas aussi naturel qu’on le laisse croire d’établir une communication ouverte avec l’équipe de soins : cela demande une approche réfléchie et respectueuse. Comme dans toute bonne équipe, il faut prendre le temps de bâtir une relation de confiance.

Alors, comment pouvons-nous, en tant que proches, travailler à créer une meilleure communication afin de faire partie de la solution tout en respectant nos limites et celles de la personne que nous accompagnons?

Une communication ouverte demande une approche réfléchie et respectueuse; il faut y travailler. Nous vous offrons ici des stratégies pratiques pour établir une bonne communication avec l’équipe de soins afin de contribuer activement au rétablissement de votre être cher.

À noter que les stratégies que nous présentons concernent toute personne significative de l’entourage : les parents, la fratrie, les enfants, les conjoints, les grands-parents, les beaux-parents, les amis, etc.

Stratégies pour améliorer la communication

Être prêt à apprendre

Le premier pas pour établir une bonne communication est d’apprendre. Vous pouvez apprendre sur la santé mentale de façon générale, sur le trouble de santé mentale qui vous préoccupe en particulier. Mais aussi sur le rétablissement et tout ce qui peut piquer votre curiosité. Comprendre la nature des troubles de santé mentale, les options de traitement et d’intervention disponibles, et comment vous pouvez soutenir votre être cher vous permettra de mieux vous exprimer tant auprès de l’équipe soignante qu’auprès des autres membres de l’entourage. N’oubliez pas que plus vous êtes informé, plus votre soutien sera efficace. Pour vous permettre d’apprendre, il existe toutes sortes de services réservés aux familles et aux amis. Il y en a pour tous les intérêts : des conférences, des formations, des groupes d’échanges entre pairs, etc. Ils sont en général offerts gratuitement ou à un faible coût par des organismes de votre communauté ou encore des organismes en ligne!

« Lorsque mon père a reçu son diagnostic, je me sentais complètement impuissante et j’avais honte. L’équipe de soins me parlait des étapes à venir, mais j’avais l’impression qu’ils parlaient un tout autre langage! J’ai alors décidé d’apprendre par moi-même : j’ai trouvé un organisme en ligne qui offrait une formation sur la santé mentale et les troubles mentaux. Ensuite, je me sentais beaucoup plus outillée et en confiance dans mon rôle : j’étais capable d’ouvrir la discussion avec les professionnels. »

Prendre sa place dans les soins

L'entourage joue un rôle crucial dans le processus de soins en tant qu’accompagnateur. Faites savoir à l’équipe que vous souhaitez vous impliquer dans le processus de rétablissement. Discutez ouvertement avec votre être cher qui vit avec le trouble de santé mentale et avec les professionnels qui en assurent le suivi afin de préciser votre rôle et votre implication.

Agir en tant qu’accompagnateur, c’est partager ses idées, mais c’est aussi être ouvert aux idées des professionnels. Vous êtes expert de votre situation, personne ne la connait mieux que vous! De leur côté, les professionnels sont spécialistes de la santé en général et leur vision externe sera très aidante pour vous accompagner. Ensemble, vous faites équipe et poursuivez tous le même objectif : le bien-être de la personne qui vit avec le trouble de santé mentale!

Il peut arriver, comme dans toute équipe, qu’on ne soit pas tous du même avis. Faites preuve de curiosité vis-à-vis de leurs propositions. Certaines communications (congé de l’hôpital, changement de médication, changement de suivi, etc.) peuvent susciter bien des émotions pour l'entourage, surtout si cela ne concorde pas avec ce que vous souhaitiez au départ. Prenez un moment pour rassembler vos idées, pour écouter les propos des professionnels et pour partager votre point de vue auprès de l’équipe. Votre voix compte, n’en doutez jamais. Après tout, c’est ça, une équipe! 

« Lors du congé de l’hôpital, nous aurions préféré que ma fille reste plus longtemps parce qu’elle n’avait pas l’air vraiment rétablie. J’ai demandé une rencontre familiale avec le psychiatre afin de mieux comprendre la situation et j’ai pu exprimer mes craintes et le rôle que je jouais pour soutenir toute ma famille. Nous avons eu droit à un plus grand soutien pour faciliter le retour à la maison. Depuis, le psychiatre m’inclut dans les rencontres lorsque ma fille l’accepte et ça nous aide vraiment à grandir ensemble… on fait équipe! »

Cibler nos alliés et nos outils

Malheureusement, encore aujourd’hui, ce ne sont pas tous les professionnels qui sont habiletés à inclure l'entourage dans les soins, ce qui peut rendre la collaboration et la prise d’une place comme accompagnateur plus difficile. Il est alors important de cibler quelles personnes peuvent faciliter la communication avec l’équipe. Il peut parfois être étourdissant d’essayer de comprendre à qui s’adresser à quel moment, mais souvent, un professionnel-clé aura le rôle de faire le pont entre vous et le reste de l’équipe. Cela pourrait être, par exemple, le travailleur social ou l’infirmier. Comprendre le fonctionnement de la communication avec l’équipe facilitera grandement la collaboration et vous permettra d’avoir accès plus rapidement aux services nécessaires.

Pour échanger avec l’équipe de soins, soyez aussi informé des canaux de communication disponibles par exemple, les lignes directes d'assistance ou les plateformes en ligne sécurisées. De plus, certains moments sont plus propices pour contacter les équipes de soins : habituellement en fin d’avant-midi ou en après-midi sont des moments propices pour appeler, car il y a plus de personnel présent. Cela varie entre les différents hôpitaux et établissements et ça vaut toujours la peine de demander. Cette approche favorise une collaboration positive avec l'équipe de soins.

« Au début, j’ai senti une résistance de la part de l’équipe de soins. Je me suis vite rendu compte que l’infirmière de l’équipe était ma ressource pivot pour avoir accès à de l’information, mais aussi pour transmettre des informations au psychiatre lorsque nécessaire. Depuis, dès que j’ai besoin, je n’appelle plus à 10 endroits sans réponse : je sais qu’avec elle, j’aurai l’heure juste. J’ai accès à une plateforme en ligne où je dépose des messages et je sais que j’aurai un retour. Cela a fait une grande différence dans notre rétablissement familial. »

Respecter la confidentialité

Comprenez l'importance de la confidentialité des informations d’ordre médical et social, mais explorez les options pour collaborer avec l'équipe de soins tout dépendant du souhait de votre être cher. Si ce dernier refuse que vous ayez accès à son dossier médical ou d’obtenir des informations sur ses habitudes de vie, ne le prenez pas personnel : cela fait partie de ses droits. Cela ne vous empêche pas de contribuer à son rétablissement de différentes façons : prenez le temps de discuter de ces options avec votre être cher et l’équipe soignante.

« Mon frère refuse que je l’accompagne à ses rendez-vous avec le psychiatre. Je comprends : moi aussi, si j’allais chez le psychiatre, j’aimerais y aller en toute intimité pour pouvoir m’exprimer librement sans craindre de blesser quelqu’un que j’aime. Je sais toutefois que mon rôle de soutien est très important. De plus, l’équipe de soins ne m’a pas mis de côté pour autant : ils m’ont transmis des informations générales sur la condition de mon frère et je peux poser mes questions si j’en ai besoin. »

Bâtir une relation de confiance

La communication efficace repose sur la confiance. Avec toutes les stratégies décrites plus haut et en montrant votre engagement envers le bien-être de votre être cher, vous allez développer une relation solide avec l'équipe de soins. Même si vous pouvez sentir des résistances lors des premiers contacts, maintenez votre point : le rôle de l'entourage dans le rétablissement d’un trouble mental est crucial! Continuez à travailler à bâtir cette relation, un pas à la fois.

« Ça fait maintenant 12 ans que mon fils vit avec la schizophrénie. La travailleuse sociale qui s’occupe de son suivi à la maison était plutôt sur ses gardes au début : elle ne connaissait pas notre famille et notre rôle auprès de notre fils. De notre côté, nous étions maladroits et cherchions à comprendre notre rôle dans tout ça. Au fil du temps, nous avons tous appris et la confiance s’est tranquillement bâtie. Maintenant, nous avons une communication ouverte qui respecte les limites de mon fils, mais qui nous permet de faire partie d’une réelle équipe! »

Impact positif de la communication avec l’équipe de soins

Compréhension approfondie

Une communication ouverte permet à l'entourage de comprendre les interventions offertes et les décisions médicales et sociales de l'équipe soignante. Cela favorise une prise de décision informée, permettant à l'entourage de contribuer de manière active aux choix thérapeutiques, au plan de soins et au plan de rétablissement, renforçant ainsi l'efficacité des interventions offertes à votre être cher qui vit avec un trouble de santé mentale.

Soutien optimal

Une communication transparente et régulière avec l'équipe de soins assure une meilleure coordination et une compréhension mutuelle des besoins spécifiques de la personne concernée. Cela permet à l'entourage de fournir une aide plus ciblée et adaptée, créant un environnement de soutien propice au rétablissement et au bien-être général.

Réduction de la stigmatisation

La communication ouverte contribue à contrecarrer les stigmates entourant les troubles mentaux. En échangeant des informations, en partageant des expériences et en collaborant avec l'équipe de soins, l'entourage et les professionnels de la santé mentale peuvent travailler ensemble pour sensibiliser et éduquer, contribuant ainsi à réduire la stigmatisation associée aux troubles de santé mentale.

« Sentir que nous faisons partie de l’équipe est très important pour nous. Même si nous ne sommes pas toujours d’accord avec les décisions prises, nous avons la possibilité d’échanger et de bien comprendre. Cela a fait une grande différence dans la qualité du soutien que notre mère peut recevoir : qu’elle se trouve dans un milieu de soins ou à la maison, elle sait que nous sommes tous dans la même équipe et travaillons vers le meilleur des objectifs : son bien-être à elle! »

En tant que proches, votre rôle dans la communication avec l'équipe de soins est essentiel pour le rétablissement de votre être cher. En développant vos connaissances et en prenant votre place comme accompagnateur tout en respectant les limites qu’imposent certaines obligations légales que doivent respecter les milieux de soins et d’interventions, il est possible de développer une communication ouverte et une relation de confiance avec l’équipe. Une communication efficace permet non seulement de favoriser le rétablissement individuel, mais aussi de créer une société plus compréhensive et inclusive en matière de santé mentale.

En résumé

Stratégies pour favoriser la communication

  • Être prêt à apprendre : apprendre permet de parler le même langage que les professionnels afin de pouvoir s’exprimer et comprendre clairement.

  • Prendre sa place comme partenaire et accompagnateur : partager ses idées et être ouvert aux idées des professionnels pour faire équipe.

  • Cibler nos alliés et nos outils : cibler une personne-clé à qui on peut toujours se référer et les canaux de communication disponibles.

  • Respecter la confidentialité : déterminer le rôle qu’on peut jouer tout en respectant la confidentialité.

  • Bâtir une relation de confiance : votre engagement envers votre être cher, au fil du temps, vous permettra de gagner la confiance de l’équipe (comme dans toute relation).

Impacts positifs de la communication

  • Compréhension approfondie : prendre des décisions avec la contribution de tous.

  • Soutien optimal : offrir un soutien adapté aux besoins de chacun.

  • Réduction de la stigmatisation : travailler ensemble pour sensibiliser et éduquer tout en faisant valoir votre expertise.

Sources et notes

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